Réparation de céramique à la barbotine

slip repair for bone dry clay

Dans cette vidéo, je vous montre comment réparer une sculpture en argile crue – avant sa cuisson – avec de la barbotine. Cela s’adresse plutôt aux débutants en modelage. Il m’arrive très souvent de briser des morceaux de mes animaux en céramique. La sculpture de l’argile pour des pièces petites et délicates est parfois complexe et en temps de pandémie, j’ai dû adapter ma production. Ainsi je ne sculpte plus au studio mais chez moi. Puis je transporte mes pièces dans des boîtes tapissées de mousse alors qu’elles sont juste sèches. C’est leur stade le plus fragile, il arrive donc assez souvent que je doive réparer une patte, un bois ou une oreille avec de la barbotine.

La barbotine pour les réparations

Habituellement, la barbotine sert à fixer des éléments en terre encore humide. Par exemple une anse sur une tasse. Ici je l’utilise sur la terre sèche. La barbotine est un mélange de la terre de sculpture avec de l’eau jusqu’à obtenir une texture de crème.

Vidéo de la réparation commentée

Transcription du texte de la vidéo

Bonjour ! Aujourd’hui je vais vous montrer comment on répare une céramique brisée. Elle n’est pas encore cuite, mais dans le transport ce joli petit orignal a perdu ses bois. Ils sont là.

Barbotine ou vinaigre

Il y a deux méthodes, il y a la méthode de la barbotine : c’est juste de la terre mélangée avec de l’eau. Et il y a la méthode avec du vinaigre. Donc c’est pareil, c’est de la terre, mais sèche, mélangée à du vinaigre blanc. La différence entre les deux c’est que le vinaigre va sécher beaucoup plus vite. Il va fixer plus vite les bois mais il sera peut-être un peu plus fragile. Alors que la barbotine va mettre un peu plus longtemps, mais ça sera peut-être un peu plus solide.

Vu que ces pièces sont quand même assez grosses (par rapport a mon travail habituel) je pense que je vais le faire avec la barbotine. Ce sera exactement la même technique sauf qu’il faut être plus rapide avec le vinaigre. Je vais commencer par la plus grosse corne ou bois, c’est pas joli joli au début mais c’est normal.

J’en mets un peu sur les deux parties, puis j’assemble et j’attends quelques secondes.

Lissage au pinceau humide

Tout de suite après, je lisse. Il ne faut pas que ce soit trop humide sinon ça va ramollir tout le travail. Donc on voit en dessous ça fait un gros boudin, que j’atténue au pinceau. C’est mieux de travailler humide pour ne pas appuyer sur les bois, sur les parties fragiles. Parce que une fois que c’est réparé c’est vraiment vraiment plus fragile que quand c’est le séchage naturel (d’un bloc je veux dire). Surtout sur ce genre de pièce là c’est vraiment des parties qui vont avoir tendance à se briser.

J’en rajoute un peu et j’en ai mis un peu beaucoup … Je cherche un peu l’angle d’attache ici. L’important est d’avoir le maximum de surface d’attache mais comme je mets beaucoup de barbotine je ne vois pas exactement ce que je fais. Donc j’essaie après de faire la base la plus épaisse possible pour pas que ça soit trop fin et que ça pète trop facilement.

Pour lui, par exemple, je sais que quand on va mettre la sous-glaçure ca va être une partie qui va être vraiment fragile ici. Donc j’essaierai de faire extra attention, ou alors comme d’habitude je vais oublier et puis je vais le réparer une deuxième fois 😀

Réparation terminée et plan pour la cuisson

Voilà la réparation est terminée. Donc c’est assez rapide. Il faut être vraiment attentif à ce qu’on fait, pas trop humidifier, et essayer d’avoir un résultat net du premier coup.

Parce qu’après on ne pourra pas venir gratter ou lisser avec un outil autre quele pinceau tellement c’est fragile. Ce qui est possible aussi de faire dans ces cas-là quand on a une pièce comme ça réparée c’est d’abord de la biscuiter avant de mettre la sous glaçure. Ce qui permettrait de la solidifier quand on fait la couleur.

Et voilà pour le petit orignal !